Invité
| Sujet: Psychanalyse-moi ça feat. Huang Alexis Mer 22 Jan - 23:23 | |
| De quelques annotations dans la marge, Sang Min met le point final au dossier du patient qu’il venait tout juste de voir. Il pose son stylo sur le bureau en cerisier vernis tout en poussant un petit soupir, se relevant, dossier en mains. Avec soin, le psychiatre va ranger le dossier dans un classeur qu’il verrouillait soigneusement en tout temps. Le genre de classeur qu’on ne peut défoncer qu’avec beaucoup d’acharnement et de violence. Il fallait impérativement que tous les dossiers psychologiques de ses patients soient rangés avec soin à l’abris des regards indiscrets. Il en allait de son professionnalisme. Et il fallait dire que les gens ici étaient loin d’être ordinaires... C’était donc encore plus important, ne serait-ce que par sécurité. Aujourd’hui tout comme la veille, Sang Min n’avait rencontré que de nouveaux patients et le suivant ne faisait pas exception à la règle. Un petit coup d’oeil à son agenda apprendre à Sang Min qu’il s’agit cette fois d’un certain Huang Alexis, sous la catégorie de la sérotonine. Ça ne pouvait qu’être... intéressant, sûrement.
Ses tests médicaux avaient révélé des substances illicites, ce qui n’allait aider en rien l’entretien. Ça laisse Sang Min un peu songeur. Il lui semblait que plusieurs de ces cobayes se retournaient vers les drogues, qu’elles soient légères ou dures. Ça portait à réfléchir, pas vrai ? Sur ces pensées, le psychiatre sort de son bureau. Dès qu’elle est refermée, la porte est automatiquement verrouillée. Mais dans sa main droite, il tient solidement un passe qui ouvrait n’importe quelle porte de l’aile psychiatrique de l’hôpital. D’un pas décidé quoique légèrement claudiquant à cause de cette foutue jambe gauche qui endurait mal à peu près n’importe quoi (cette fois, c’était le long voyage qu’il avait dût faire pour venir jusqu’à Jakarta), il se dirige jusqu’au bout de l’aile où effectivement, devant la porte vitrée, un jeune homme l’attend. Il ouvre grâce à son passe puis le range soigneusement dans une poche de son pantalon noir tout en souriant à son patient.
« Bonjour, tu dois être Huang Alexis. », dit Sang Min tout en étirant la main vers le jeune homme, histoire de l’inviter à serrer la sienne. « Je suis Park Sang Min. C’est avec moi que tu as rendez-vous aujourd’hui. Viens, ne reste pas là. Nous allons à mon bureau. »
Il se pousse un peu pour laisser le jeune homme entrer avant de refermer derrière eux. Celle-là aussi se verrouille automatiquement. On est probablement jamais assez prudent dans ce genre de laboratoire grandeur nature. Lui-même trouvait l’endroit souvent trop tranquille, un peu comme si c’était le calme avant la tempête ou encore l’oeil du cyclone. Peut-être plus ce dernier puisque la ville avait déjà une histoire terrifiante derrière elle.
« Puisque c’est notre première rencontre, nous allons davantage essayer de faire connaissance qu’autre chose. », explique Sang Min tout en faisant un petit clin d’oeil à Huang. « Mais bien sûr, tu me parles de ce que tu veux. »
Ça en révélait souvent bien plus qu’on ne l’aurait cru, mine de rien. D’un geste de la main, Sang Min invite le jeune homme à passer devant lui.
« Tout au bout du couloir, tu tournes à droite. Mon bureau se trouve juste là. », explique-t-il tout en emboîtant le pas à Alexis. « Comme tu t’en doutes, il y a des caméras un peu partout, mais mon bureau n’en a pas. Tu pourras parler librement. »
Et pendant ce temps, il observe discrètement le jeune homme. Sa forme physique, sa démarche, sa manière d’être... Ça en disait long, ça aussi et on n’en apprenait jamais assez sur un patient, surtout un patient aussi surprenant que ceux qu’on trouvait ici. |
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